Concentrés dans la force contenue et rythmée du haïku (ce court poème japonais décliné en trois vers de cinq, sept, cinq syllabes), les clichés photographiques œil aux aguets et grand ouvert à l’univers prennent dans le filet des images des bribes du langage, et des sédiments se forment, et des alluvions se déposent au courant de la lecture. Lecture qui, entraînée par le vif condensé des mots, réveille des eaux mortes (celles de l’étang, d’une mare, …). Les saisons ajoutent leurs couleurs, faisant de ce beau livre une succession de « natures vives » saisies dans l’instant, enchantées par un espace-temps onirique qui lui aussi tisse sa toile pour dévoiler et soulever le monde.