A propos
J’avais compris que le temps d’un printemps, d’un arbre en fleurs, d’une pluie d’orage et d’un Noël accompagné de chants, tout était éphémère et poursuite du vent comme l’écrivait l’Ecclésiaste. J’avais compris que la vie était suspendue quelque part au-dessus de toutes les têtes et que les têtes tombaient lorsque le fil se cassait. Je n’essayais pas de m’accrocher au fil qui descendait d’une étoile, peut-être la mienne, j’essayais de l’oublier. Je préférais surmonter mes peurs comme les alpinistes les sommets, je manquais de souffle parfois mais je récupérais assez vite. Il me suffisait d’un rire fou ou pas, rire et regarder l’étoile me dire « tu ne manqueras jamais de rien ».nnPréface de Gil JOUANARD :nn« De la littérature que c’est la peine »nn(Larbaud dixit)nnIl y a des lectures qui réjouissent tout en suscitant un mouvement de tendresse et un effet de poésie. Il s’y dit des choses que l’on a tous vécues et qui, à demi oubliées, et cependant familières, ouvrent tout grand un flot ininterrompu d’images récurrentes, précieuses dans leur apparente tenue de tous les jours.nnTout Follain produit cet effet, tout Calet aussi. Ils savent, sans effort de style (car le leur accomplit ses prouesses avec un naturel impressionnant), provoquer un tsunami de souvenirs et d’impressions dont la familiarité plonge ses racines dans un terreau émotionnel et onirique dont on avait oublié la fertilité et les subtiles fragrances.nnTout ce qu’écrit Elisabeth Loussaut est de cet ordre, de cette nature, de cette impressionnante et subtile simplicité, de prime abord.nnMais cette simplicité, nourrie d’évidence, est si transparente qu’elle donne en permanence sur le triple fond de l’énigme universelle, sur celle qui veut que l’on soit au monde. Héraclite aurait dit, en son temps, lisant ces textes sans apprêt, que « là aussi les dieux sont présents ».nnElisabeth n’est pas leur vestale ni leur orante ; elle est leur compagne de jeu, leur délicat porte-paroles.nnPour user d’une expression familière dans mon Midi natal, à la lire, « on se régale » ! Et, quand il vous est demandé : « Vous en reprendrez bien encore, pas vrai ? », on répond : « Oh que oui ! Tant que vous voulez ! On ne s’en lasse jamais ! ».nnComme dirait Larbaud, « Elisabeth Loussaut, c’est de la poésie que c’est la peine » !nn« Tu ne manqueras jamais de rien » est le troisième livre édité par Z4 EDITIONS.