A propos
Publié le 5 juin 2018 – 110 pages – Couverture souple en dos carré- collé – Impression intérieure Noir & blanc – Dimensions 15,24 x 22,86
Un oiseleur est un poète qui, à l’automne de sa vie, contrefait le chant du rossignol dans l’espoir de ramener le printemps révolu, d’évoquer la mère évaporée dans le maquis des peines infantiles, au chevet des ultimes agonies, la sœur à peine arrachée, l’amante en sursis, à l’instar des compagnons d’Hernani n’en finissant plus de répondre à l’appel de son cor, siècle après siècle.
Un oiseleur est un poète émergé des ruines de la Seconde Guerre mondiale, un enfant baptisé d’emblée d’un nom de père, fils de l’Algérie, du Maroc et de l’Allemagne, amoureux des Muses, épris de la fraîcheur de l’Hippocrène, ému du moindre battement de cil ou d’aile, marionnettiste rompu d’un peuple d’apparitions que sa bohème éternelle enroule et déroule à loisir : Molière, colibri, Pompadour, jonquille, Sand, marguerite, Condé, Marat, Hugo, Lamartine, Scève, le reste et la relève. Nul besoin de pipée : au commencement comme à l’achèvement suffit le Verbe.
Un oiseleur est un oiseau qui s’est longtemps cru homme et qui, pris à son propre filet, renaîtra plus tard, libéré de ses vers blancs, de ses alexandrins pauvres ou riches, de ses pépiements rythmés, de ses points et pieds liés contre le sort. Génie sursitaire. Pierre après Pierre.
Hans Limon