Poète d’une sensibilité humaine palpitante, A. Abderrechid est fort dans sa fragilité ! Telle est la bonne, la belle littérature ! Un papillon en poudre !
La naissance d’un poète, épistémologiquement parlant, est un phénomène culturel rare. La poésie est la chose, la plus magique, unique, créée par l’homme. En lisant A l’ombre de mes mots, je me suis demandé : Y-a-t-il encore des poètes dans ce bled ? Les grandes nations fêtent la naissance d’un poète. Une naissance exceptionnelle. Ils sont les soldats de la beauté, les faiseurs de la langue. Sans eux celles -ci meurent et les nations aussi. Entre prières et cris A l’ombre de mes mots est installé. L’écriture chez A. Abderrechid ressemble à un voyage sans point de départ ni point d’arrivée. Les poèmes ressemblent au poète. Il est le fils du nuage. Et parce que la langue est le royaume ouvert, par excellence, de la poésie, A. Abder questionne sa langue. Entre simplicité et métaphore le poème s’enfante ! J’imagine A Abder sur les traces d’el Mutanabbi dans le désert de Sinaï ou Rimbaud dans le désert du Yémen. Dévoré par le désert de Saoura et le ciel de kenadssa. Je l’imagine sur les traces d’autres enfants de cette ville : Yasmina khadra, Malika Mokaddem, Abderrahmane Moussaoui, Rabah Sebaa… il existe des villes qui ont la baraka de l’écrit et Bechar est une de ces villes bénies. Il est chamelier du désert, le poète. En visionnaire, il écrit sur le sable son voyage qui n’est que synonyme de la liberté :
Dans ce recueil Abderrachid dénonce les transgressions quotidiennes du beau. Il nous livre une plaidoirie poétique contre « le mal », contre « la laideur », contre « l’horreur » qui ne cessent de dévorer l’homme. C’est un poète de justice, pour la justice.
Ce recueil est aussi un cri pour dénoncer la pollution qui frappe notre relation à nous-mêmes, notre rapport à la nature, les valeurs humaines menacées.
Les images transportent la langue vers un état de soufisme. La simplicité des poèmes ne signifie pas le superficiel. La simplicité est richesse. Le poète a toujours raison dans sa déraison poétique.